L'été arrive
la chaleur monte
c'est la pleine saison des « festivals ».
En 30 ans, ces manifestations se sont affirmées comme de véritables courroies d'entraînement pour "conquérir" de nouveaux publics. Parmi elles : le festival des arts de rue où l'art siège dans les rues, sur les places, dans les parcs ; où des dizaines de propositions artistiques, plurielles, éclectiques s’offrent à un public toujours plus nombreux qui consomme ces spectacles et les produits qui vont avec : boissons désaltérantes et plus ou moins enivrantes, cuisine de rue alléchante, et plus ou moins bio.
Cette forme vivante de « culture commune » est née de nos traditionnelles fêtes de ville. Au fil du temps, les animations deviennent de plus en plus spectaculaires. De nouveaux savoir-faire sont acquis. Des croisements s’opèrent avec d'autres secteurs artistiques. Des centres de création et de formation apparaissent. Autant d'éléments qui ne cessent de nourrir l'écriture artistique tant sur la forme que sur le propos. De la prouesse solitaire à la scénographie monumentale, de la déambulation au dispositif provisoire, de la parodie contestataire à l’événement merveilleux, les formes et les enjeux sont variés, les disciplines s’y côtoient et s’y mêlent.
Aujourd’hui, le festival de spectacles de rue peine à trouver l'équilibre entre la fête dans la ville - bruyante, festive, conviviale et parfois sauvage - et des propositions artistiques exigeantes, innovantes - souvent décalées et précieuses. Dans tous les cas, il reste le lieu où l'on est réuni dans l'espace public, où toutes les populations forment un groupe qui vit une expérience commune, animée par des compagnies dont l’essence même est de provoquer ce commun, le questionner, l'alimenter, le forger.
Pourtant, face à la paupérisation du secteur, associée aux évolutions esthétiques et exigences dramaturgiques nouvelles, on assiste à une raréfaction des spectacles dits « grands formats », terreau des grands rassemblements. Dès lors, comment s'inventer ce commun ? qu'est ce qu'on se propose de partager dans nos espaces publics ? Comment alimenter notre histoire commune différemment?
Artistes, producteurs, diffuseurs de nouvelles formes de récit à l'échelle de la ville, continuons d’explorer ! Inventons de nouveaux rendez vous, de nouvelles situations pour permettre à nous toutes et tous de faire société autrement qu'enfermé dans une immense « fan zone » avec un drapeau peint sur la joue...