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Prendre la parole dans l’espace public est un des piliers de notre travail de création.
Non pas créer une arène. Mais trouver le moyen de dire, au cœur de la ville, de son mouvement.
Rayer le vernis des injonctions, publicitaires (soyez heureux) ou sécuritaires (soyez vigilant), creuser un sillon et laisser remonter dessous, d’autres mots.
Ceux des passagers de la ville.
Les nôtres aussi.
Sans jamais oublier que : parler c’est toujours parler à la place de quelqu’un d’autre.

Prendre la parole dans l’espace public c’est aussi la prendre dans l’espace du politique.
Alors que la campagne des municipales débute,
alors que nous voyons de toutes parts surgir un nouveau type d’élus, pour qui la culture est définitivement un effet d’aubaine, un levier de communication, une variable d’ajustement, nous allons devoir une nouvelle fois, inlassablement, affirmer haut et fort que l’art ne peut se résumer à un appel d’offre, un cahier des charges paradoxal, une soirée événement, un nombre de spectateurs ou de scolaires.

Nous sommes, avec les infirmier.e.s, les instit.e.s, les garant.e.s obligé.e.s, qui face aux affolements médiatiques, aux idéologies déboussolées, se doivent de marteler cette évidence :
Sans éducation, sans culture, sans santé, il n’est point de projet de société qui tienne.  
Et que ces trois piliers, puisqu’ils relèvent du collectif, ne peuvent pas être pris en charge par le privé.
L’histoire nous dit combien cette affirmation relève quasiment d’une lapalissade. Devoir la défendre en 2019, montre combien cette époque échappe au bon sens, au pragmatisme…
Et combien elle nous demande d’être combatifs.